Le baobab, arbre emblématique du Sénégal, pourrait bien être la clé pour changer des vies dans le pays, selon Opa Cissokho, expert chargé de la mise en œuvre du projet « Adaptation et valorisation entrepreneuriales en irrigation et agriculture rurales » (AVENIR). Lors d’une rencontre nationale sur l’intermédiation commerciale et financière sur la chaîne de valeur du baobab à Tambacounda, Cissokho a souligné les multiples facettes de cette ressource, allant de l’emploi à l’innovation technologique, en passant par l’autonomisation des femmes.
La demande mondiale en fruit de baobab connaît une croissance fulgurante, augmentant d’environ 3 à 6% chaque année. Cette tendance offre une opportunité financière significative qui, selon Cissokho, peut catalyser la création de richesse au Sénégal. « Le baobab peut changer des vies en termes d’emplois directs ou indirects, d’innovation technologique et d’autonomisation des femmes », a-t-il déclaré.
La rencontre, organisée sous l’égide de Mennonite Economic Development Associates (MEDA), vise à organiser la filière du baobab pour améliorer la collaboration entre ses acteurs. MEDA, une organisation internationale de développement économique, s’efforce de créer des solutions commerciales pour lutter contre la pauvreté.
La région de Tambacounda, située à l’est du pays, produit entre 5000 et 12 000 tonnes de fruits de baobab par an. Cissokho souligne que cette production, combinée au prix de vente d’environ 450 francs par kilo chez les producteurs, représente une source financière considérable pour la région. Il note également que le baobab a une diversité de produits dérivés, tels que le fruit brut, la poudre, l’huile, le tourteau, le bouillon et le savon, totalisant ainsi trente-deux produits ou sous-produits.
La chaîne de valeur du baobab mobilise plus de 15 000 cueilleurs chaque année dans les zones de Goudiry et de Tambacounda, offrant des revenus substantiels. « Si le baobab était faiblement exploité il y a une dizaine d’années, désormais, c’est une exploitation qui rapporte énormément », souligne Cissokho. Il ajoute que 61% des intervenants dans la filière du baobab sont des femmes, soulignant ainsi le rôle essentiel de cette ressource dans l’autonomisation des femmes.
Le baobab, en plus d’être une source de revenus, est également reconnu pour ses propriétés nutritives. Sa consommation régulière peut contribuer efficacement à la lutte contre la malnutrition en raison des nutriments qu’il contient. Cissokho compare même l’importance du baobab pour le Sénégal à celle de l’argan au Maroc ou de l’olive pour certains pays.
Le Sénégal a l’opportunité de se positionner comme le pays de référence du baobab, tirant parti de cette ressource précieuse pour stimuler l’emploi, encourager l’innovation et promouvoir l’autonomisation des femmes. Avec la demande mondiale en constante augmentation, le baobab pourrait bien être le moteur d’un avenir économique prometteur pour le pays.