Des tensions majeures secouent le secteur arachidier à Kaolack, où les membres de l’association ‘Aar Sunu Moomeel’ ont vivement appelé à la dissolution du Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA). Cette demande a été formulée lors d’une conférence de presse qui s’est tenue lundi dernier, mettant en lumière les désaccords persistants entre les acteurs du secteur.
Selon les responsables d’Aar Sunu Moomeel, la dissolution du CNIA est impérative pour garantir une représentativité accrue des petits producteurs ruraux. Ils préconisent la mise en place d’un nouveau comité national de concertation interprofessionnel, regroupant les différentes organisations de producteurs. Leur position a été clairement exposée dans un mémorandum remis aux journalistes.
Bassirou Bâ, président de l’association, a pointé du doigt les « dysfonctionnements » observés au sein du CNIA, déplorant également une discordance entre les critères de fixation du prix du kilo d’arachide et les réalités du terrain. Il a critiqué le démarrage tardif de la campagne de commercialisation, les problèmes dans les circuits de vente, et l’absence des producteurs dans le processus de fixation des prix.
Cependant, un membre du CNIA s’est opposé à cette proposition de dissolution, argumentant que la structure devrait être dirigée par un producteur agricole, ce qui, selon lui, n’est actuellement pas le cas. Cette divergence de points de vue souligne la complexité des enjeux auxquels le secteur arachidier est confronté.
Bassirou Bâ a également soulevé d’autres problématiques, notamment l’inéligibilité des nombreux opérateurs privés semenciers aux crédits bancaires, l’absence de régularité dans l’évaluation et la correction des paramètres utilisés pour la fixation des prix, ainsi que la non-prise en compte totale des coûts de la main-d’œuvre.
Les membres d’Aar Sunu Moomeel appellent à la suppression de la subvention des semences d’arachide, au renforcement de celle des engrais, à l’ouverture des frontières pour une meilleure commercialisation de l’arachide, et à la suppression du prix plancher. Ils préconisent également un plafonnement du prix de l’arachide.
Malgré ces revendications, les autorités locales ont interdit une marche de protestation contre l’organisation de la campagne de commercialisation des récoltes d’arachide à Kaolack, selon les membres de l’association. Cette interdiction risque d’exacerber les tensions et soulève des questions quant à la liberté d’expression des acteurs du secteur arachidier dans la région. L’évolution de la situation reste à surveiller de près, car elle pourrait avoir des répercussions significatives sur l’économie locale et nationale.