Mercredi dernier, lors d’un panel sur « Médias et enjeux de la sécurité alimentaire » aux 50èmes Assises de la Presse Francophone à Dakar, Mohamed Beavogui, ancien Directeur Afrique du Fonds international de développement de l’agriculture (FIDA), a souligné l’importance capitale des médias dans la résolution du problème complexe de l’insécurité alimentaire.
Pour M. Beavogui, le rôle premier des journalistes est d’informer le public sur les meilleures pratiques agricoles, les disponibilités, les contraintes et les marchés. Il considère que cette information est cruciale pour permettre une production alimentaire de qualité. Cependant, il ne s’arrête pas là et souligne deux autres rôles fondamentaux que les médias doivent jouer.
Le deuxième rôle, selon Beavogui, est d’alerter. L’insécurité alimentaire est souvent sujette à des crises, et les médias doivent être les premiers à sonner l’alarme. Cela permet aux gouvernants et au grand public de prendre des mesures rapides pour atténuer les conséquences de ces crises.
En troisième lieu, le journaliste a la responsabilité de procéder à des analyses approfondies. Cela implique de mener des enquêtes sur ce qui se passe réellement en milieu rural, de dialoguer avec les agriculteurs, d’écouter leurs préoccupations et de diffuser ces informations de manière éthique et responsable. Mohamed Beavogui, qui a également occupé le poste de Premier ministre de la Guinée, souligne l’importance de soutenir les efforts des agriculteurs à travers des analyses pertinentes.
Dans l’ensemble, Beavogui insiste sur le besoin de journalistes engagés dans le domaine de la sécurité alimentaire, des journalistes qui ne se contentent pas de rapporter des problèmes mais qui contribuent également à apporter des solutions. Il souligne que la sécurité alimentaire est indissociable de la paix et que les médias ont un rôle essentiel à jouer dans la réalisation de cet objectif.
L’expert insiste sur le fait que les paysans, qui produisent environ 70% de l’alimentation dans les pays africains, sont souvent négligés par les médias. Il plaide pour la création de programmes visant à mieux faire connaître les agriculteurs, à les accompagner dans leurs efforts et à leur fournir des plateformes d’échanges.