Malgré des atouts agricoles indéniables, le Sénégal reste fortement dépendant des importations pour répondre à une demande intérieure croissante en riz, aliment de base pour de nombreuses familles sénégalaises. Selon un classement publié par Africa Business Insider et relayé par Les Échos, le Sénégal occupe la 4e place parmi les plus grands importateurs de riz en Afrique.
Cette position illustre un paradoxe : bien que le pays dispose d’un potentiel agricole significatif, notamment dans la vallée du fleuve Sénégal, la production locale est loin de satisfaire les besoins d’une population en constante augmentation. En effet, la croissance démographique et l’urbanisation rapide contribuent à l’explosion de la demande en riz. Cependant, comme le souligne Les Échos, cette dépendance aux importations représente un lourd fardeau économique pour le pays. En 2024, le Sénégal a importé l’équivalent de 308,8 milliards de F CFA en riz, un chiffre qui démontre son rôle central dans l’alimentation locale.
En tête de ce classement figure la Côte d’Ivoire, avec des importations de riz atteignant 433,26 milliards de F CFA, faisant de cet aliment le deuxième produit le plus importé dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Elle est suivie par le Bénin, qui affiche des importations s’élevant à 405,1 milliards de F CFA.
L’Afrique du Sud surprend en occupant la 3e place avec 393,5 milliards de F CFA, bien que sa consommation de riz soit moins connue. Derrière le Sénégal, le Kenya se positionne en 5e place avec 292,4 milliards de F CFA. Enfin, la Guinée et le Mozambique, deux pays où le riz constitue une base alimentaire essentielle, enregistrent respectivement 216,7 milliards et 208,4 milliards de F CFA d’importations.
Ce classement met en lumière les défis que le Sénégal doit surmonter pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Malgré les ambitions affichées et les politiques agricoles mises en place, le fossé entre la production nationale et la consommation demeure important. Des investissements dans les infrastructures agricoles, une amélioration des techniques de production et un soutien accru aux agriculteurs locaux semblent indispensables pour réduire cette dépendance coûteuse aux importations.
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En attendant, le riz continue de symboliser, pour le Sénégal et d’autres nations africaines, les défis structurels auxquels elles font face pour garantir la sécurité alimentaire de leurs populations.