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L’arboriculture, clé de l’autosuffisance alimentaire au Sénégal : l’appel d’El Ali Haïdar

L’arboriculture pourrait jouer un rôle décisif dans la quête d’autosuffisance alimentaire au Sénégal, affirme El Ali Haïdar, militant écologiste de renom et ancien ministre de l’Environnement. Lors d’une rencontre avec la presse locale à Djibélor, près de Ziguinchor, ce lundi, il a plaidé pour une intégration accrue de cette pratique dans les stratégies agricoles du pays.

« Pour notre autosuffisance alimentaire, je préconise l’arboriculture. Je ne dis pas qu’il faut arrêter de cultiver du maïs, de l’arachide ou du mil. Je dis qu’il faut faire de l’arboriculture en même temps que tout cela, ce qui va générer beaucoup plus de revenus », a déclaré M. Haïdar.

Selon lui, l’arboriculture offre des perspectives économiques bien plus avantageuses que certaines cultures traditionnelles comme l’arachide, dont la rentabilité reste limitée. « Tous les ans, on produit de l’arachide, ce qui n’est pas rentable. La rentabilité, on la retrouve dans la noix de coco, le citron et beaucoup d’autres arbres », a-t-il expliqué.

Engagé depuis des années pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable, El Ali Haïdar a initié la plantation de 50.000 palmiers dans le sud du pays, une initiative qui illustre concrètement son engagement pour l’arboriculture. « Cent cinquante palmiers peuvent être plantés sur un hectare. Ils peuvent produire quatre tonnes d’huile. Les palmiers génèrent des emplois et de la richesse », a-t-il souligné, invitant les pouvoirs publics et les agriculteurs à s’investir davantage dans cette filière.

L’ancien ministre a également mis en lumière les enjeux économiques liés à l’importation d’huile de palme, rappelant que le Sénégal dépense plus de 100 milliards de francs CFA chaque année pour cet achat. « Il faut que nous produisions notre propre huile de palme, pour notre autonomie alimentaire », a-t-il proposé.

Tout en insistant sur les bénéfices économiques de l’arboriculture, El Ali Haïdar n’a pas manqué de rappeler l’importance de préserver l’agriculture familiale, qu’il considère comme complémentaire à l’arboriculture. « Il ne faut pas arrêter l’agriculture familiale, mais il faut la pratiquer en même temps que l’arboriculture, qui génère beaucoup de revenus », a-t-il insisté.

Le militant écologiste a également averti contre l’utilisation de semences génétiquement modifiées, comme les semences Terminator, qui maintiennent les agriculteurs dans une dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers. « Nous avons en Casamance des semences naturelles. Il faut se méfier des semences Terminator, à cause desquelles nous sommes toujours dépendants du vendeur de semences qui se trouve à l’étranger », a-t-il averti.

El Ali Haïdar, qui a longtemps dirigé l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande Muraille verte, milite pour la formation de jeunes entrepreneurs agricoles spécialisés dans l’arboriculture. Il ne cesse de mettre en garde les autorités et les habitants de la Casamance contre la disparition des réserves forestières de cette région, tout en les incitant à protéger l’environnement par diverses actions, notamment la préservation de la mangrove.

 

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