Dagana, un département du nord du Sénégal, est actuellement en proie à une crise agricole majeure. La campagne de contresaison, qui aurait dû couvrir 30 000 hectares de terre, est sérieusement compromise en raison de l’endettement massif contracté par les producteurs auprès des institutions financières. Cette situation alarmante a été dévoilée par Aya Fall, le porte-parole des producteurs, lors d’une déclaration mercredi.
« Tous les producteurs et paysans sont confrontés aux problèmes de crédits contractés auprès des opérateurs, bloquant ainsi l’exploitation de plus de trente mille hectares dans le département », a déploré M. Fall lors d’une marche pacifique organisée à Dagana. Les unions des agriculteurs de Moundoum, de Ross Bethio, Thiagar, Mbagam, et bien d’autres, ne pourront pas participer à la campagne de contresaison en raison de l’endettement, selon M. Fall. Cette situation suscite des inquiétudes quant au chômage potentiel des jeunes et des femmes qui dépendent de l’agriculture pour leur subsistance.
« Pape Sandioure Dièye, membre des jeunes producteurs, a rappelé une rencontre avec le Premier ministre après sa tournée économique dans la zone Nord. Cela avait permis de faire un rapport après consultation de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta (SAED) pour évaluer les répercussions des mauvaises récoltes », a ajouté M. Dièye.
La crise financière frappant les producteurs se traduit par une perte considérable de 19 700 hectares dans le département. Les crédits contractés auprès de la LBA dépassent les 61%, laissant les producteurs endettés à hauteur de plus de deux milliards huit cent mille francs CFA, une somme qu’ils peinent à rembourser. Cette situation met en péril l’ensemble du secteur agricole local, menaçant la subsistance de milliers de familles dépendantes de l’agriculture.
Les jeunes producteurs des Unions paysannes du département de Dagana appellent désespérément l’État à répondre à leurs revendications afin de pouvoir démarrer la nouvelle campagne agricole dans les meilleures conditions. Aya Fall, le porte-parole du jour, a déclaré : « Nous sommes aujourd’hui réunis une fois de plus pour rappeler à l’État nos revendications concernant les difficultés des producteurs ». Il souligne que les inondations, les oiseaux granivores, l’absence de matériel agricole et de moissonneuses-batteuses sont les véritables causes de cette campagne agricole catastrophique.
La situation à Dagana nécessite une intervention immédiate et significative de la part des autorités pour sauver la campagne agricole et prévenir une crise humanitaire. Les producteurs espèrent que leurs revendications seront entendues afin de surmonter les défis qui entravent actuellement le développement agricole dans cette région critique du Sénégal.