La région des Niayes, réputée pour être l’une des principales zones de production horticole au Sénégal, est actuellement le théâtre d’une crise majeure pour les producteurs de mangues. Entre mévente et rareté de l’eau, ces agriculteurs font face à des défis considérables qui menacent leur subsistance.
Modou Thiam, trésorier général d’une coopérative de producteurs de mangues dans la région des Niayes, a exprimé son inquiétude quant au niveau des prix de la mangue sur le marché. Selon lui, les prix fixés par l’État ne sont pas respectés, mettant en lumière la pression exercée par la clientèle. « Si l’État fixe le prix du kilo à 300 francs CFA, la clientèle, elle, nous oblige à vendre à 200 ou même 150. Nous n’avons pas le choix. Nous sommes obligés d’écouler la production pour éviter qu’elle pourrisse », a déclaré M. Thiam.
Face à cette situation précaire, Modou Thiam estime qu’une organisation plus efficace des producteurs est nécessaire pour remédier à cette difficulté. Il propose la mise en place de coopératives solides qui pourraient agir en tant qu’intermédiaires entre les producteurs et les clients, constituant ainsi la seule solution viable face à la chute des prix.
L’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), un espace de réflexion dédié aux politiques agricoles et rurales au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, alerte sur les conséquences néfastes de la mévente des récoltes de mangues. Selon l’IPAR, cela pourrait affecter considérablement les conditions de vie des ménages résidant dans les principales zones de production de ce fruit.
Dans un document intitulé « Le Covid-19 et la chaîne de valeur mangue au Sénégal : effets, stratégies d’adaptation et recommandations », l’IPAR recommande que l’État intervienne en dotant les producteurs de mangues d’un « fonds de commercialisation ». Ce fonds permettrait d’aider les agriculteurs à écouler rapidement leurs récoltes de mangues, un fruit qui est particulièrement périssable.
La rareté de l’eau dans la région aggrave encore la crise, compromettant la qualité des cultures et la survie des exploitations agricoles. Face à cette double menace, les autorités sont interpellées pour prendre des mesures urgentes afin de sauvegarder la filière mangue dans les Niayes et d’assurer le bien-être des producteurs qui en dépendent.