Le secteur agricole au Sénégal, qui représente environ 15 % du PIB et emploie plus de 20 % de la population active, est sur le point de recevoir un coup de pouce financier majeur. En effet, la Banque agricole du Sénégal (LBA) a signé le 6 septembre un accord de prêt de 30 millions d’euros (33,1 millions de dollars) avec la Banque européenne d’investissement (BEI). Cet accord, annoncé via un communiqué officiel de la BEI, vise à soutenir le développement durable des chaînes de valeur dans les secteurs agricoles clés tels que les céréales, l’horticulture, l’arachide et l’anacarde.
Selon l’Agence de presse sénégalaise (APS), 70 % de ce prêt, soit environ 23,2 millions de dollars, sera dédié au financement de prêts pour l’acquisition d’équipements agricoles. Ce soutien permettra aux agriculteurs de moderniser leurs exploitations, notamment en facilitant l’accès à des machines pour l’irrigation, la mécanisation et le stockage des matières premières. Le reste du financement sera consacré à promouvoir l’entrepreneuriat agricole, en particulier celui des femmes, dans un secteur où elles jouent un rôle clé mais peinent souvent à accéder à des ressources financières.
Cet apport financier s’inscrit dans un contexte où l’accès au crédit agricole demeure une problématique majeure. En 2021, seulement 6,2 % des ménages agricoles sénégalais avaient contracté des prêts, dont 59 % via des institutions financières formelles, selon les données de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles (Dapsa). Ce nouveau prêt vise à élargir ce taux d’accès, en touchant plus de 3000 bénéficiaires directs au sein du secteur agricole.
Dans le cadre de ce partenariat, la LBA entend offrir des financements à plus longue durée, notamment pour les besoins d’irrigation et de mécanisation, ainsi que des prêts pluriannuels permettant de mieux gérer la variabilité des revenus liée aux saisons agricoles. Il s’agit d’une avancée notable pour les acteurs du secteur agricole qui pourront ainsi renforcer leur compétitivité et améliorer leurs rendements.
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Ce soutien financier de la BEI arrive à un moment crucial où le Sénégal, à l’instar de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, cherche à dynamiser son agriculture, un secteur encore sous-financé malgré son importance économique et sociale. La modernisation et la diversification des chaînes de valeur agricoles, impulsées par cette nouvelle ligne de crédit, pourraient jouer un rôle clé dans la transformation du secteur et l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.
La réussite de cette initiative pourrait ainsi constituer un modèle de partenariat entre banques locales et institutions internationales pour un développement agricole durable en Afrique.