La récente annonce de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) concernant l’emblavement de 4 000 hectares de riz dans la région de Matam pour la campagne de contre-saison a été accueillie positivement par les producteurs locaux. Cependant, ces derniers ont exprimé plusieurs conditions nécessaires à la réalisation de cet ambitieux projet.
Ousmane Ndiaye, président du casier rizicole de Bow, a souligné que la réussite de cette initiative dépendait de plusieurs préalables, notamment l’aménagement des terres et la fourniture de matériels essentiels tels que les tracteurs, motopompes et moissonneuses-batteuses. Il a également insisté sur la nécessité de revoir la facturation de l’électricité par la Senelec, un problème récurrent pour les producteurs. « Si ces conditions sont remplies, la SAED pourra dépasser la superficie cible de 4 000 hectares », a-t-il déclaré.
En outre, les producteurs de la région demandent un élargissement des superficies allouées aux familles, notamment aux jeunes qui choisissent de rester dans la région pour cultiver la terre. Actuellement, les parcelles familiales, de 0,25 à 0,5 hectare, sont insuffisantes pour garantir une production rentable.
Le coût élevé de l’électricité reste l’un des principaux obstacles à une exploitation efficace. Abdoulaye Mountaga Sall, producteur à Ndouloumadji, a précisé que la cherté des factures d’électricité et l’état dégradé des infrastructures d’irrigation, comme les digues coupées et les réseaux défectueux, sont des problématiques majeures à résoudre avant de pouvoir démarrer la campagne. Il a également suggéré une plus grande transparence dans la facturation de la Senelec.
En dépit de ces défis, Mamoudou Kane, président de la section Matam du Collectif interprofessionnel du riz (CIRIZ), a exprimé son optimisme, à condition que les conditions nécessaires soient remplies, notamment la réhabilitation des parcelles endommagées par les inondations et l’approvisionnement en motopompes et autres équipements à temps. Selon lui, si ces éléments sont pris en compte, la campagne de riz pourrait démarrer sous de bons auspices dès la deuxième semaine de janvier.