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Papa Abdoulaye Seck - ph : DR

Papa Abdoulaye Seck, l’ancien ministre de l’agriculture déplore le manque de chercheurs en Afrique

L’insuffisance des chercheurs scientifiques entrave le développement de l’Afrique.

Papa Abdoulaye Seck, ancien ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, exprime ses préoccupations concernant le manque de chercheurs scientifiques africains et son impact sur le développement du continent. Selon lui, l’Afrique est actuellement en position de « wagon » plutôt que de « locomotive » en matière de développement, soulignant à sudquotidien, l’importance cruciale de la science pour générer des connaissances et des technologies bénéfiques et exploitables.

En effet, l’Afrique fait face à une pénurie manifeste de chercheurs par rapport au reste du monde. En tant que représentant permanent auprès des Agences des Nations Unies à Rome (Fao-Pam-Fida), Papa Abdoulaye Seck constate avec désarroi que le continent africain, qui abrite environ 17% de la population mondiale, ne contribue que pour moins de 1% aux connaissances scientifiques mondiales. Il souligne également que le nombre de chercheurs en Afrique subsaharienne est extrêmement faible, avec seulement 57 chercheurs pour 1 000 000 d’habitants, contre 5 573 chercheurs pour la même population au Japon. Et forcément ce constat s’applique aussi à l’agriculture.

Cette insuffisance de chercheurs a des conséquences directes sur le niveau de développement du continent. Papa Abdoulaye Seck affirme toujours selon la même source, que le développement dépend de la recherche, qui a un coût. Malheureusement, les dirigeants africains ne semblent pas en avoir pleinement conscience, car la recherche nécessite des investissements à long terme avec des résultats parfois peu concluants. En conséquence, ces dirigeants préfèrent souvent acheter des recherches étrangères dans l’espoir de résoudre les problèmes locaux. Cependant, les approches et les méthodes ne sont pas toujours adaptées aux réalités spécifiques de l’Afrique en termes de climat, de sols et d’autres paramètres stratégiques.

Le manque de financement adéquat, tant de la part des États que du secteur privé, est également un obstacle majeur au développement de la recherche endogène en Afrique, souligne le diplomate. Tous ces facteurs entravent la possibilité de mener des recherches approfondies et concluantes pour relever les véritables enjeux et défis du développement du continent.

Papa Abdoulaye Seck, modérateur du webinaire sur le rapport mondial sur le développement durable de 2023, estime que l’Afrique doit impérativement s’autofinancer sa recherche pour stimuler son propre développement. Aucun pays ne fournira gratuitement ses recherches à un autre, et il est essentiel que le continent africain investisse dans la création d’une base solide de chercheurs scientifiques pour relever les défis de l’avenir. Seulement ainsi, l’Afrique pourra véritablement devenir une force motrice du développement mondial.

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